« Les communes rurales ont le couteau sous la gorge » : en Moselle, les maires sont à bout


31

Jan

2019

L’association des maires ruraux de Moselle est présente au salon Urbest au parc des expositions de Metz depuis ce mercredi 30 janvier et jusqu’à vendredi. Le salon présente les dernière innovations pour l’amélioration de l’espace public (mobilier urbain, services aux habitants, etc.)

 

L’association des maires ruraux de Moselle se dit favorable à la tenue du grand débat. Les élus demandent plus de justice et une meilleure répartition des richesses.

 

Les maires ruraux de Moselle ont le blues. Depuis la mise en application de la loi NOTRe, portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République, en août 2015, ils ont le sentiment que les communes sont délaissées.

 

Les maires ont une fonction cruciale dans la mise en place du grand débat national, partout en France. Ceux des petites communes, qui pâtissent des baisses de dotations de l’État, ont à cœur de se faire entendre. Par exemple, à Grand-Bourgtheroulde (Eure), Emmanuel Macron avait dû faire face à près de 700 élus normands, dont certains très remontés.

« Les communes rurales ont le couteau sous la gorge »

Pour Jean-Marie Mizzon, président de l’association, sénateur et ancien maire de Basse-Ham de 1989 à 2017, la loi NOTRe a « déconstruit les territoires » :

 

Les communes rurales sont diluées. On pensait avoir passé le plus difficile, mais la taxe d’habitation complique encore les choses. On ne sait pas par quelle taxe elle sera remplacée. En attendant, on ne sait pas ce qu’il adviendra de nos dotations, d’autant qu’elles continuent de baisser d’année en année.

 

Le sénateur espère que le grand débat national permettra de faire évoluer certaines méthodes de fonctionnement. « Si on continue comme avant, ça va servir à quoi ? », s’interroge-t-il en référence aux baisses de dotations de l’État dans les communes de moins de 3 500 habitants.

 

L’un de ses prédécesseurs, Jean Weber, a été président de l’association de 2001 à 2008. Maire de Rémilly de 1989 à 2008, il abonde dans ce sens et assure aujourd’hui que « les communes rurales ont le couteau sous la gorge » en raison de la disparition progressive de nombreux services publics. « On se fait manger de tous les côtés, pris par l’intercommunalité qui prend toutes les compétences », poursuit-il.

 

Des doléances communes avec les Gilets jaunes

 

Dans le contexte actuel de grand débat national, les maires ruraux veulent également faire entendre leur voix. Ils sont favorables à la tenue d’échanges avec l’État pour rappeler leur position. « On veut que l’État mette en adéquation son discours avec les administrations déconcentrées », détaille Jean-Marie Mizzon. Les communes veulent retrouver une autonomie financière et fiscale.

 

Dans un document relayé par l’Association des maires ruraux de France, les élus demandent de « restaurer la commune », « établir un agenda rural », « considérer les ruraux et les urbains à égalité » et « introduire la notion d’espace dans la Constitution ».

 

En dehors de leur fonction politique et de ce qu’ils demandent pour leurs communes, les maires ont des revendications en commun avec les Gilets jaunes, qui sont leurs administrés. « Plus de justice et plus d’équité dans répartition des richesses », soutient l’ancien maire de Basse-Ham. Si Emmanuel Macron prévoit une tournée en Moselle, il trouvera très certainement des clients sur sa route pour débattre.

 

Actualité proposée par www.actu.fr

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